À première vue, Tokyo impressionne par sa verticalité, son rythme, ses néons. Mais une fois tous les deux ans, au mois de mai, la capitale japonaise ralentit. Elle respire autrement. Elle bat au rythme de tambours anciens, de clochettes sacrées et de chants portés par des milliers de voix.
C’est à ce moment-là qu’a lieu le Kanda Matsuri, l’un des festivals traditionnels les plus spectaculaires du Japon. Une fois tous les deux ans, pendant une semaine, le modernisme s’efface pour laisser passer les dieux. Et si en 2025, vous étiez là pour le vivre, pas comme un touriste… mais comme un témoin privilégié ?
Derrière les couleurs, il y a une histoire. Le Kanda Matsuri remonte au XVIIe siècle, à l’époque des shoguns Tokugawa, pour célébrer la paix après une grande guerre. Aujourd’hui encore, le sanctuaire Kanda MyÅjin, situé à deux pas d’Akihabara, organise ce festival qui mêle ferveur religieuse, héritage impérial et une organisation d’une précision redoutable. Mais ce n’est pas un événement figé.
C’est un festival vivant, porté par les habitants eux-mêmes. Près d’un million de personnes envahissent les rues. Des centaines de mikoshi (sanctuaires portatifs) sont portés par des volontaires, dans une ambiance sonore et visuelle qui vous enveloppe.
Imaginez…
Vous vous réveillez à Tokyo un matin de mai.
Dans les rues calmes d’Akihabara, des habitants en happi (veste de fête) s’activent. Des porteurs s’échauffent. Des musiciens répètent. Les commerçants installent leurs lanternes. L’air est chargé d’encens, d’énergie, d’attente.
Puis, soudain, la procession commence. Un mikoshi surgit, porté par une trentaine d’hommes et de femmes en rythme, accompagné de flûtes et de taiko (tambours). Le cortège traverse les rues modernes, passe devant les immeubles de bureaux, serpente entre les stands de brochettes et les cafés.
Ce contraste est saisissant : le Japon millénaire qui marche dans le Japon contemporain. Et vous êtes là, au cœur du mouvement, captant chaque instant, chaque regard, chaque pas.