Il existe des paysages qui, bien qu'ancrés dans la terre, semblent nés d'un pinceau divin. Au sud de la Chine, les rizières en terrasses de Longji, littéralement “l'échine du dragon”, offrent l'un des panoramas les plus saisissants d'Asie. Ici, pendant plus de 700 ans, les ethnies locales ont sculpté les montagnes pour créer un chef-d'œuvre vivant : un enchevêtrement vertigineux de courbes végétales, ondulant entre ciel et nuages.
Mais Longji n'est pas qu'une carte postale. C'est un espace à parcourir, à écouter, à habiter. Marcher dans ces rizières, c'est entrer dans une Chine ancestrale, celle du geste agricole, des villages de bois, du rythme des saisons. C'est aussi redécouvrir un rapport lent, précis et sacré à la terre.
Les rizières en terrasses de Longji se trouvent dans le comté de Longsheng, au nord de Guilin, dans la région du Guangxi. Le terme “Longji” désigne une série de collines ondulantes, où les champs de riz sont sculptés en escaliers. Selon la lumière du jour et la saison, ces courbes peuvent sembler liquides, métalliques ou dorées.
Les villages de Ping'an, Dazhai, Tiantouzhai et Jinkeng sont les principaux points de départ pour explorer cette région. Chacun possède son atmosphère, son type de paysage et ses communautés, une diversité qui fait de Longji un patchwork vivant humain et naturel.
Un paysage mouvant selon les saisons
Les rizières ne présentent jamais deux fois le même visage. Au printemps, elles sont inondées et brillent comme des lacs suspendus. En été, elles se couvrent d'un vert fluorescent. À l'automne, c'est une cascade d'or. L'hiver, parfois, les brumes figent les formes, ajoutant une touche de mystère.
Chaque moment de l'année transforme l'expérience. Cette temporalité cyclique donne à Longji une puissance contemplative : on ne fait pas que regarder un paysage, on assiste à sa métamorphose.
Des villages suspendus dans le temps
Les rizières sont indissociables de leurs habitants : les peuples Zhuang et Yao, qui perpétuent ici un mode de vie agricole et communautaire. Dans les villages, on entend encore parler les dialectes locaux. Les enfants descendent à l'école par les escaliers de pierre, les femmes lavent le linge à la rivière, les anciens jouent aux cartes sous les avant-toits.
Certaines femmes Yao ne coupent jamais leurs cheveux, et les enroulent comme des couronnes. Chaque geste, tresser, broder, planter, est chargé d'héritage. Visiter Longji, c'est entrer dans un temps long, fait de patience et de savoir-faire.
À Longji, on ne regarde pas le paysage depuis un point de vue : on s'y immerge. La randonnée est ici bien plus qu'un sport, c'est un mode d'entrée. Le dénivelé est doux, mais constant ; les sentiers serpentent à flanc de colline, entre les rizières, les forêts de bambou, et les maisons suspendues.
Même une promenade de deux heures peut procurer un émerveillement intense : le bruissement de l'eau dans les canaux d'irrigation, les chants d'oiseaux tropicaux, les enfants qui vous saluent au détour d'un chemin. Il ne s'agit pas d'atteindre un sommet, mais de marcher dans la beauté.
Les auberges de Longji sont généralement construites en bois sombre, avec des balcons qui donnent sur les rizières. Le confort y est simple, mais chaleureux. Ce que vous y gagnez en luxe, vous le récupérez en authenticité.
Les hôtes partagent volontiers leur culture. Le soir, on vous proposera peut-être un “riz au bambou”, cuit lentement dans une tige de bambou fendue. Vous vous endormirez au bruit de la rivière, et vous réveillerez dans une lumière rose, le brouillard s'élevant des vallées comme un encens naturel.
Chaque terrasse est le fruit de siècles de travail. Ici, rien n'est plat, rien n'est donné. Les paysans redessinent chaque année les canaux, entretiennent les murs de soutènement, transplantent le riz à la main. Ce savoir-faire est transmis de génération en génération, sans école, sans manuel, par le geste, l'imitation, la patience.
Le riz n'est pas seulement une culture : c'est un pilier culturel. Les fêtes du repiquage ou de la moisson sont l'occasion de danses, de chants, de prières à la montagne. Longji n'est pas un site figé : c'est un paysage-vivant.
Prenez votre temps. Marchez lentement. Regardez où vous mettez les pieds… et surtout, où vous posez le regard.
L’accès se fait généralement depuis Guilin, où vous trouverez un aéroport international. Ensuite :
Certaines agences proposent aussi des circuits guidés qui incluent Longji, Guilin, Yangshuo et Zhaoxing, pour une immersion complète dans la Chine du sud.
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