En France, le café est une habitude, parfois un rituel, souvent un plaisir. Mais au Vietnam, il devient un mode de vie. Là-bas, on ne « prend pas un café » pour se réveiller ou faire une pause : on vit le café, sur un trottoir, assis sur un tabouret en plastique, entre deux klaxons de scooters, en regardant la ville défiler. Le café vietnamien, c’est une culture de la lenteur dans un pays en mouvement perpétuel.
Introduit par les Français au XIXe siècle, le café a rapidement trouvé un terreau fertile dans les hauts plateaux vietnamiens, notamment autour de Dà Lát et Buôn Ma Thuot. Aujourd’hui, le Vietnam est devenu le deuxième exportateur mondial de café (derrière le Brésil), mais surtout, il a développé sa propre identité caféinée, centrée autour d’un rituel unique : le phin.
Ce petit filtre métallique que l’on pose directement sur une tasse permet une extraction lente et intense. On y verse du café moulu, puis de l’eau chaude. Le liquide foncé s’égoutte, goutte à goutte, dégageant un arôme puissant, parfois presque chocolaté.
Et comme le lait était autrefois difficile à conserver dans les climats chauds, les Vietnamiens y ont ajouté… du lait concentré sucré. C’est ainsi qu’est né le célèbre cà phê sua Dá : café glacé au lait concentré, devenu icône de la rue.
Le véritable café vietnamien ne se boit pas dans un coffee shop design, mais à hauteur de genoux, au coin d’une ruelle, sur un trottoir effervescent. Des dizaines de petits tabourets rouges, bleus ou verts sont posés devant un mur ou sous un arbre. Le service est simple : un verre, une petite assiette de graines de tournesol, parfois une radio grésillante. Et l’on peut rester là des heures, à discuter, observer, ne rien faire.
À Hanoi, ce sont souvent les cafés traditionnels, sombres, discrets, avec une enseigne à moitié effacée. À Ho Chi Minh-Ville (Saigon), les cafés sont plus modernes, parfois fusion avec des concepts artistiques ou numériques, mais l’esprit reste le même : prendre le temps.
Ce rituel du café est également un puissant levier social. On y parle politique, on y joue aux cartes, on y regarde passer les jeunes couples, on y écoute les anciens raconter la guerre. C’est là que vit la mémoire urbaine.
Si vous pensiez que le café vietnamien se limite à une seule recette, détrompez-vous. Chaque région, chaque ville, chaque café réinvente la manière de le servir :
Chaque recette raconte une région, une saison, une histoire.
Capitale traditionnelle. Les cafés de la vieille ville sont des cavernes aux murs patinés, avec des ventilateurs anciens et des meubles en bois sombre. Essayez le Café Giáng, berceau du egg coffee, ou explorez les cafés cachés dans les cours d’immeubles.
Moderne et vibrante. Les concepts cafés poussent partout : végétation luxuriante, déco industrielle, étages ouverts sur la rue. Essayez les cafés de District 1 ou les rooftops de District 3 pour allier vue et ambiance.
Plus calmes, plus poétiques. Ici, le café est souvent bu près de la rivière, accompagné d’un dessert ou d’un silence. On y retrouve des recettes locales comme le salt coffee ou le café au lait de soja.
Au Vietnam, on ne cherche pas le café : il vous trouve. Sur un trottoir à Hanoï, dans une ruelle de Saïgon ou au bord de la rivière à Hue, le cà phê fait partie du décor, du rythme, de l’âme du pays.
C’est pourquoi, dans les circuits proposés par New Tour, la découverte de la culture du café s’intègre naturellement à l’expérience globale du voyage. À travers des balades dans les vieux quartiers, des temps libres dans les marchés animés, des arrêts improvisés dans un café d’époque ou une échoppe locale, vous aurez l’occasion de goûter à cette facette si vivante du Vietnam.